La médiation, ou comment faire la paix

La réussite d’une médiation n’est pas l’accord en lui-même, mais la transformation de la vision que chaque partie a de l’autre et de la situation, donc du différend.

A ce titre, la médiation est un mode de résolution de conflits, par lequel un tiers neutre, impartial et indépendant, -le médiateur -, aide les parties impliquées dans un différend, – les médiés-, à régler celui-ci à l’amiable en les amenant à renouer le dialogue et rechercher par elles-mêmes la solution à leur désaccord par la voie de la négociation et de la réconciliation.

La médiation peut jouer un rôle important dans la pacification des relations entre deux ou plusieurs personnes, ou entre deux sociétés commerciales, ou encore entre une personne et une entité, lorsque la relation s’est à ce point dégradée qu’une communication sereine et constructive n’est plus possible.

La clef de la médiation réside dans le fait que les parties prennent elles-mêmes leurs propres décisions, parfois avec l’aide de leurs avocats respectifs. Les parties ont un contrôle complet de la situation et du résultat de la médiation. Elles ne courent ainsi pas le risque de se voir imposer une décision défavorable.

La médiation est dite judiciaire, si elle est décidée par un juge dans le cadre d’une procédure judiciaire, ou extra-judiciaire si ce n’est pas le cas.

Lorsque le différend nécessite plusieurs médiateurs, on parle alors de co-médiation.

Le médiateur aide ainsi les parties à régler pacifiquement leur différend, voire à prévenir un conflit futur.

Il favorise l’échange de points de vue et tente d’amener les parties à quitter leurs positions respectives, pour explorer des solutions acceptables pour tous en vue d’un accord.

A moins qu’il ne soit expressément invité à le faire par les parties, le médiateur ne donne pas son avis, contrairement à l’expert ou l’avocat, il ne formule pas de proposition, contrairement au conciliateur, et il ne tranche pas le litige, contrairement à l’arbitre ou au juge.

A Genève, la loi permet aux médiateurs qui sont au bénéfice d’une formation reconnue de prêter serment devant le Conseil d’Etat. A ce titre, la Chambre des médiateurs de Genève  a pour but de regrouper l’ensemble des médiateurs assermentés.

Faire appel à un médiateur, c’est permettre de trouver des sorties de crise et regarder sereinement vers l’avenir.

Selon une enquête récente, 70.4% des médiations se termine par un accord conclu à l’amiable signé par les parties au différend.

La proportion de solutions à l’amiable est ainsi la plus fréquente dans les conflits relevant du domaine pénal (74.8% de taux de réussite) et du domaine du travail (73.6%). (enquête SDM-FSM médiation suisse 2008).

La médiation vise autant à reconstruire les liens qu’à résoudre un conflit dans sa totalité. Elle peut prendre fin en tout temps si les parties ne trouvent pas une solution amiable, ou si l’une des parties souhaite mettre unilatéralement un terme au processus.

Enfin, la médiation est une vision de relations humaines qui s’oppose à celle, trop simpliste, du bon et du méchant, – ce dernier étant toujours l’autre -, et qui constate que, chacun ayant son opinion, on peut dans maints domaines découvrir avec l’autre des solutions concrètes, fondées sur des critères objectifs favorisant les intérêts réciproques.

Ainsi, à l’affrontement stérile peut succéder la concertation active et constructive inspirée par l’esprit d’équité, de civisme, de réconciliation, de liberté et de responsabilité, renforcée par le respect de l’autre et de soi-même.